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06.06.23
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Loi sur le climat et l’innovation – votation le 18 juin 2023

La Suisse, en tant que pays alpin, est particulièrement vulnérable aux effets du réchauffement climatique, tels que la fonte des glaciers, l’augmentation des températures et les risques accrus de phénomènes météorologiques extrêmes.

Face à ce défi majeur, la Suisse a choisi de placer les décisions entre les mains de ses citoyen·ne·s au travers du processus de démocratie directe. 

Le vote pour « la loi sur le climat et l’innovation » en Suisse est une initiative populaire. Le processus de démocratie directe en Suisse permet aux citoyen·ne·s de participer activement à la prise de décisions politiques. 

Cette loi représente une étape cruciale dans les efforts du pays pour assurer une transition vers une économie plus durable et respectueuse de l’environnement.  En effet, elle vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays et à favoriser l’utilisation des énergies renouvelables. 

Par cet article, nous exposerons le contexte du vote pour le climat, les enjeux climatiques spécifiques auxquels la Suisse est confrontée, ainsi que les mesures proposées par cette initiative.  

Contexte du vote pour le climat en Suisse :  

Suivant l’accord de Paris signé en 2017, la Suisse s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre. La « loi sur le climat et l’innovation » représente le contre-projet indirect à l’initiative populaire « pour un climat sain (initiative pour les glaciers) » qui a été jugée trop contraignante. La « loi sur le climat et l’innovation » renforce la protection du climat et participe à la sécurité énergétique. En effet, la Suisse, réputée pour ses paysages alpins époustouflants et sa qualité de vie exceptionnelle, n’est pas à l’abri des effets néfastes du changement climatique. 

Les principaux impacts du changement climatique en Suisse   

Le changement climatique a un impact direct sur le pays, et les conséquences se font sentir par divers phénomènes. 

En effet, les glaciers suisses, symboles emblématiques des Alpes, ont perdu environ 60% de leur volume depuis 1850. Cette fonte des glaces entraîne une perte irréversible de ces réservoirs d’eau douce. 

L’approvisionnement en eau, l’irrigation des terres agricoles et la production d’énergie hydraulique sont touchés. De plus, la fonte des glaciers combinée aux précipitations accrues dans les régions alpines augmentent le risque d’inondations. Les cours d’eau peuvent déborder plus facilement, menaçant les zones habitées, les infrastructures et l’agriculture. 

Les évènements climatiques de fortes intensités ont aussi augmenté. Les risques de glissements de terrain et d’éboulements sont donc plus importants. 

Les activités humaines modifient les habitats naturels, ce qui peut avoir des conséquences sur les chaînes alimentaires, la pollinisation des cultures et la préservation des espèces. Du point de vue économique, la diminution de la durée et de la qualité des saisons d’hiver, ainsi que le risque accru d’événements naturels dangereux, affectent les activités touristiques.

En adoptant cette loi climat, nous choisissons de prendre part à la transition et d’agir plutôt que de subir tous ses changements en cours et à venir. 

Les mesures proposées par « la loi pour le climat et l’innovation » :  

La loi vise à renforcer les politiques existantes en matière de lutte contre le changement climatique. Elle accélère la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. 

Le projet propose que la Confédération prévoie dans son budget une enveloppe de 200 millions de francs au plus chaque année pendant dix pour soutenir les changements de système de chauffage. Un objectif important est le remplacement des chauffages électriques qui représentent 10% de la consommation d’électricité en Suisse. L’isolation des bâtiments est une mesure également intégrée dans ce budget.

Le texte prévoit également d’adapter l’environnement aux éléments climatiques intenses de plus en plus courants. 

De plus, les entreprises développant des technologies visant à réduire les gaz à effet de serre recevront un soutien financier. 

Le projet offre la possibilité à la Confédération de favoriser les investissements durables qui vont dans le sens de la protection du climat et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Il est important de noter qu’il n’y pas d’interdiction ni de taxes ou d’impôts supplémentaires prévus. De plus, l’administration fédérale devra faire preuve d’exemple en atteignant la neutralité climatique dès 2040 tout comme les entreprises liées à la Confédération (La Poste, les CFF…).

Conclusion

Cette initiative suscite un débat intense dans toute la Suisse, reflétant l’importance accordée par les citoyen·ne·s à la protection de l’environnement et à la préservation de la qualité de vie dont ils jouissent. 

Certains critiques ont soulevé des inquiétudes quant aux coûts économiques potentiels de ces mesures et à leur impact sur certains secteurs, notamment l’industrie. Ils soulignent également la nécessité de trouver un équilibre entre la protection de l’environnement et la préservation de la prospérité économique du pays et des libertés individuelles.

Cependant, la « loi sur le climat et l’innovation » garanti une transition pour préserver nos ressources et maintenir une économie durable. Elle offre une opportunité d’orienter les investissements pour soutenir les particuliers et les entreprises réalisant des actions concrète pour aller vers une neutralité carbone. 

Même si la Suisse a une influence limitée, cela ne doit pas être considéré comme une excuse. En effet, chaque pays a sa responsabilité et des défis à relever pour atteindre l’objectif de « zéro émission nette ».

En définitif, quel que soit le résultat de ce vote, il est indéniable que la question du changement climatique continuera d’occuper une place centrale dans le débat public et les politiques suisses. La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et la volonté d’agir pour préserver notre planète sont des signes encourageants pour l’avenir. 

photo : swisstopo and VAW / ETH Zurich, Le glacier Gorner en 1930 et 2022

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